Enseigner, c’est transmettre un savoir… Dans la méthode dites traditionnelle, qui est la plus répandue et la plus connue, le public est en face de soi. Cela implique que l’enseignant a des disponibilités dégagées pour faire ce qu’on appelle du « face à face pédagogique ». Beaucoup d’enseignants savent enseigner mais ont-ils une bonne pédagogie ?
Qu’est ce que la pédagogie ? C’est la manière dont on a va transmettre le savoir, la manière dont on va captiver son public, la manière dont on va les intéresser, c’est la facilité avec laquelle le public va comprendre... On dit d’un enseignant qu’il est bon pédagogue lorsqu’il a réussi à transmettre son savoir avec une aisance et que son public a non seulement compris mais aussi apprécié la manière de prendre la connaissance.
Dans la méthode traditionnelle, on peut pendant le moment de face à face réadapter son cours, « recaptiver » son public si l’on sens qu’il s’égare ou que cela ne l’intéresse pas. Nous pouvons voir les expressions sur les visages ou encore les attitudes. Donc cela implique que nous devons avoir une préparation de ce cours en amont mais qu’on peut avoir le « droit à l’erreur » dans sa pédagogie et la modifier en cas de besoin. La méthode traditionnelle le permet.
La méthode du tutorat à distance est complètement différente finalement et demande une autre préparation. Nous observons deux méthodes, celle dite « synchrone » qui implique un peu les mêmes conséquences, c’est que nous pouvons encore essayer de rattraper le cours en cas de besoin. Cependant, cela demande une préparation différente car la manière de faire passer les choses doit être la plus complète possible alors que dans la méthode traditionnelle, c’est la prestation orale qui le permet en face à face.
Par contre, la méthode dite « asynchrone » demande une plus lourde responsabilité, c’est celle de préparer en amont le cours le plus « parfait » possible car, non sans plus nous ne voyons pas notre public mais nous ne connaissons pas leur réaction et ne savons pas si la pédagogie a été bonne ou pas. Et c’est le plus pénible pour un enseignant… C’est pour cela que lorsqu’on fait du tutorat, nous devons dégager des disponibilités pour suivre ses cours et ses élèves… Et c’est ça le tutorat !...
Le tutorat, c’est prévoir du temps pour animer ses cours, prévoir du temps pour poser des questions, prévoir du temps pour répondre aux questions des élèves ou étudiants, c’est prévoir du temps pour eux… Et c’est quelque chose d’assez difficile à mettre en place, non pas dans le temps dégagé, mais dans la régularité. Etre régulier dans le tutorat demande un effort considérable pour un enseignant car il faut qu’il prenne les bons côtés du tutorat… « Finalement, je peux le faire quand je le veux »… « Ça a du bon, tu peux choisir le moment de le faire ton suivi »… mais qu’il faut que sa présence soit régulière sur sa plate forme d’e-learning car s’il s’égare un peu, c’est tout son public qui s’égare, et c’est plus difficile de revenir pour eux que pour l’enseignant.
Votre présentation du tutorat est intéressante au regard du peu de temps que vous avez eu pour aborder cette problématique.
RépondreSupprimerVous traitez également des raisons pour un organisme de s'engager dans le e-learning. A cet égard, la vidéo produite est pertinente (le son est à revoir ;-).
Toutefois, vous ne traitez que d'assez loin les freins ressentis par les formateurs et enseignants pour intégrer les fonctions tutorales. Si vous relevez avec justesse le manque de reconnaissance professionnelle des tuteurs, vous n'évoquez pas d'autres freins comme le changement de posture de transmetteur à accompagnateur, la maîtrise des TICE, la connaissance des différentes modalités tutorales (asynchrone, synchrone, proactive, réactive, etc.), le développement de qualités relationnelles, etc.